Tuesday, November 20, 2007

L’opportunisme humanitaire de Chávez

LIBÉRATION
QUOTIDIEN
Paris, lundi 19 novembre 2007

http://www.liberation.fr/rebonds/292184.FR.php

L’opportunisme humanitaire de Chávez

Víctor Rodríguez Cedeño, ancien ambassadeur du Venezuela à l’ONU.Mario Vargas Llosa, écrivain ; Carlos Alberto Montaner, écrivain ; Adolfo Taylhardat, ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONU; Diego Arria, ancien ambassadeur du Venezuela à l’ONU ; Jesús Torrealba, Radar de los Barrios (association des bidonvilles) ; Bernard-Henri Lévy, philosophe ; Pascal Bruckner, écrivain ; Alain Finkielkraut, philosophe ; André Glucksmann, philosophe ; Simón Alberto Consalvi, éditeur, écrivain, diplomate ; Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS ; Manuel Caballero, membre de l’Académie d’histoire au Venezuela ; Mortimer Zuckerman, US News & World Report ; Asdrúbal Aguiar, ancien membre de la Cour interaméricaine des droits de l’homme ; Ilios Yannakakis,historien-politologue ; Teodoro Petkoff, directeur du journal Tal Cual ; Pierre Rigoulot, directeur de l’Institut d’histoire sociale ; Athaualpa Litchy, cinéaste ; Alberto Schlesinger Vélez, académicien et homme politique colombien ; Carlos Cruz-Diez, artiste plasticien ; Michael Prazan, écrivain, réalisateur ; Benjamín R. Scharifker, président de l’université Simón-Bolívar de Caracas ;

La France, fidèle à sa tradition du pays des droits de l’homme, a invité le président vénézuélien Hugo Chávez, dans le cadre de son intervention en faveur de la libération d’Ingrid Betancourt et des otages détenus par les Farc. Nous saluons cette initiative éminemment humanitaire. Cependant, cette action donne au président Chávez l’occasion de tenter d’améliorer son image et distraire l’attention de l’opinion publique internationale.
La visite du président Chávez à Paris intervient douze jours avant le référendum sur une nouvelle Constitution, projet de réforme rédigé sans consultation et sans respecter la procédure établie par la Constitution en vigueur. Rejeté par la majorité des Vénézuéliens, et à l’intérieur même du camp du président, ce nouveau texte constitutionnel propose la réélection indéfinie du président. Il entend supprimer tout contrôle des pouvoirs de l’État sur les actions de l’éxécutif. Il constitue une véritable entorse aux principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit. La tenue d’un référendum ne garantira pas l’expression d’un suffrage impartial car, depuis des années déjà, le Conseil national électoral, instance chargée de superviser les processus électoraux au Venezuela, est placé sous la coupe du gouvernement et de ses partisans. Quant au vote électronique, instauré dans le pays depuis 2004, il se prête à toutes les manipulations.
Nous tenons à rappeler : que pendant des années, le président Chávez a ignoré le sort des Vénézuéliens otages des Farc et ne s’est nullement soucié de leur famille. Que le Président se livre à une course aux armements que rien ne justifie, mettant en péril la paix et la sécurité du pays et de la région, au lieu d’utiliser les ressources pétrolières pour un développement durable du pays et résoudre les graves problèmes économiques et sociaux du peuple vénézuélien. Que le Président a créé une milice civile armée de plusieurs centaines de milliers d’hommes, dépassant en nombre les effectifs de la Force armée nationale, dans le but de contrôler la société vénézuélienne. Que l’instauration d’un État socialiste, dans le cadre du prétendu «socialisme du XXIe siècle», prévu dans la future Constitution «réformée», ne fera qu’entériner la violation des principes fondamentaux des droits de l’homme. Nous lançons un appel au gouvernement français et à l’ensemble des démocrates en France pour qu’ils prennent conscience de la dérive antidémocratique d’un régime qui, quoi qu’il en dise, est sur la voie du totalitarisme. Un chemin emprunté pour le plus grand malheur des peuples qui y sont soumis, comme c’est le cas de Cuba aujourd’hui.
Les Vénézuéliens ont vécu en démocratie depuis 1958 et font face aujourd’hui à la disparition de l’État de droit et du respect des libertés. Nous demandons aux démocrates du monde de ne pas laisser mourir l’une des plus anciennes démocraties d’Amérique latine !
Les signataires par ordre alphabétique:Marcos Aguinis, écrivainMilos Alcalay, ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONUCaroline Bosc-Bierne de Oteyza, Centro de Estudios de la Comunicación, UCABLudi Boeken, cinéasteMarta Colomina, journalisteVirginia Contreras, avocate, ancien ambassadeur du Venezuela à l'OEAWerner Corrales, ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONUJerome L.J di Costanzo, éditorialiste Carmela Garipoli, CaleidoscopioGraciela de García-Pelayo, professeur, UCVYon Goicoechea, dirigeant du mouvement des étudiants de la UCAB.Irruna Goicoetchea, journalistePatricia Guzman, poète , journaliste.Marines Hernandez, sociologue.Consuelo Iranzo, sociologue.Francisco Kerdel Vegas, ancien ambassadeur du Venezuela en FranceMarc Knobel, historien, Président de J'AccuseEnrique Krauze, écrivainMax Lagarrigue, journaliste et historien.Barbara Lefebvre, enseignanteOscar Lucien, cinéaste.Jacobo Machover, écrivainEduardo Manet, écrivainPompeyo Márquez, dirigeant politique, journalisteIbsen Martínez, écrivain,Fernando Mires, historienLaurent Muller, Président de l'Association Européenne Cuba LibreCarlos Oteyza, cinéasteGraciela de García-Pelayo, professeur, UCVCarlos Poveda, artiste plasticienMiguel Rodríguez Mendoza, ancien directeur adjoint de l'OMCPatrice Renault-Sablonière, Président de la Société Internationale de DHBenjamín R. Scharifker, dector de l'Université Simón BolívarLena Soffer, Asociación Diálogo por Venezuela FranceAdolfo Taylhardat, ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONUEnrique Ter Horst, ancien ambassadeur du Venezuela à l'ONUAntoine Vitkine, journaliste et réalisateur de documentairesPedro León Zapata, artiste plasticienMaria Oteyza, Ciudadanía Activa,Olga Ramos, Asamblea de Educación,Vladimiro Mujica,Compromiso Ciudadano,,Instituto Latinoamericano : Democracia sin Fronteras